Canicule sur les chantiers : comment adapter vos journées de travail ?

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles

Chaque été, la canicule pose de réels défis dans le monde du travail, particulièrement pour les métiers physiques en extérieur. Sur les chantiers, où l’exposition au soleil, la manipulation de matériaux lourds et la cadence soutenue sont la norme, la chaleur peut rapidement devenir un facteur de risque majeur pour la santé des travailleurs. Pourtant, malgré l’intensité croissante des épisodes caniculaires, il n’est pas toujours possible d’arrêter totalement l’activité.

Adapter les conditions de travail devient donc indispensable pour continuer à avancer tout en préservant la sécurité des équipes. Ce n’est ni une option ni une faveur : c’est une responsabilité à la fois humaine et légale. Encore faut-il savoir comment s’y prendre concrètement. Organisation des horaires, équipements, gestion des pauses, rôle de l’encadrement : voici un tour d’horizon des bonnes pratiques à adopter pendant les fortes chaleurs.

Quels sont les risques réels pour les professionnels du BTP ?

Travailler par plus de 35 °C ne se limite pas à une question d’inconfort : c’est une mise à l’épreuve physique et mentale. Les organismes sont sollicités en permanence pour maintenir une température corporelle stable, ce qui peut rapidement entraîner des troubles si aucune mesure de prévention n’est prise. Sur un chantier, où l’effort est souvent soutenu et les temps de repos limités, les effets de la chaleur peuvent être démultipliés.

Les risques les plus fréquents sont bien connus mais parfois sous-estimés. Le coup de chaleur, qui survient lorsque la température corporelle dépasse 40 °C, constitue une urgence médicale. Plus insidieuse, la déshydratation progressive affecte la concentration, la coordination et peut générer des pertes de vigilance, augmentant ainsi le risque d’accidents. Enfin, la chaleur agit comme un facteur aggravant sur des pathologies déjà existantes (troubles cardiaques, diabète, etc.) et peut provoquer des malaises soudains.

Ce que prévoit la réglementation en cas de forte chaleur

En France, le Code du travail ne définit pas de température maximale au-delà de laquelle il serait interdit de travailler. Cependant, l’article L.4121-1 impose à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la santé et la sécurité de ses salariés. Dans le cas de fortes chaleurs, cela se traduit par l’évaluation des risques dans le Document Unique, la mise en place de solutions concrètes d’adaptation et l’information des équipes.

Le ministère du Travail publie également des recommandations spécifiques en cas de vigilance orange ou rouge Météo France. Si le Plan National Canicule est activé, certaines préfectures peuvent aller jusqu’à recommander l’arrêt temporaire des chantiers ou l’aménagement des plages horaires. L’Inspection du travail peut d’ailleurs intervenir en cas de non-respect manifeste des consignes de prévention.

Repenser l’organisation du chantier

La première réponse à une vague de chaleur doit être organisationnelle. L’objectif est de réduire l’exposition aux températures les plus élevées de la journée, sans pour autant désorganiser totalement l’activité. Cela passe souvent par un décalage des horaires de travail. Commencer dès l’aube, vers 6h ou 7h, permet d’exécuter les tâches les plus physiques dans une atmosphère encore fraîche. À l’inverse, l’après-midi peut être consacré à des travaux moins exigeants ou à des tâches préparatoires à l’ombre.

En parallèle, les temps de pause doivent être revus à la hausse. Mieux vaut des séquences de travail plus courtes, entrecoupées de moments de récupération à l’ombre, que de longues sessions sous une chaleur accablante. Il est aussi judicieux d’installer des zones de repos ombragées, des abris temporaires ou des barnums mobiles sur le chantier. L’accès à de l’eau fraîche en quantité suffisante doit être garanti à tout moment.

Le rôle clé des équipements et des vêtements

Les équipements de protection individuelle ne doivent pas devenir un facteur d’aggravation des risques liés à la chaleur. Il convient donc d’adapter la tenue de travail sans compromettre la sécurité. Certains vêtements techniques permettent aujourd’hui d’allier protection, légèreté et respirabilité. Mieux vaut privilégier des matières qui évacuent la transpiration, protègent des UV tout en couvrant la peau pour limiter les coups de soleil et les brûlures de contact.

Le casque reste bien entendu obligatoire, mais il peut être équipé d’un bandeau absorbant ou d’un système de ventilation. Les chaussures de sécurité doivent également être pensées pour offrir une bonne aération, sans sacrifier la résistance. L’équipement idéal en période de canicule ne se contente pas d’assurer une conformité réglementaire : il doit permettre au salarié de conserver une température corporelle stable malgré l’effort.

Former, informer et anticiper

La prévention ne peut être pleinement efficace que si elle s’accompagne d’un travail de sensibilisation. Il est essentiel que chaque salarié, quel que soit son poste, sache reconnaître les premiers signes d’un coup de chaud : maux de tête, nausées, fatigue soudaine, confusion ou vertiges. Il doit également savoir quoi faire face à un collègue en détresse : le mettre à l’ombre, l’allonger, lui faire boire de l’eau et alerter les secours si nécessaire.

Certaines entreprises désignent un référent “chaleur” temporaire, chargé de veiller à la bonne application des consignes pendant les périodes les plus critiques. Ce rôle peut s’avérer précieux pour réagir rapidement en cas de problème, mais aussi pour ajuster les horaires ou proposer des solutions alternatives si les conditions deviennent intenables.

Les réflexes à adopter en période de canicule

Voici les principales mesures à mettre en place pour adapter efficacement les journées de travail sur un chantier en cas de forte chaleur :

  • Avancer le début des journées pour éviter les heures les plus chaudes.
  • Multiplier les temps de pause dans des zones ombragées.
  • Garantir l’accès permanent à de l’eau potable fraîche.
  • Adapter les tâches en fonction de la température.
  • Prévoir des vêtements et équipements techniques respirants.
  • Sensibiliser les équipes aux risques et aux bons gestes en cas de malaise.

La canicule n’est pas un simple aléa saisonnier : c’est un facteur de risque à part entière, qui doit être anticipé et pris au sérieux. Sur les chantiers, où les contraintes physiques et climatiques s’additionnent, chaque mesure de prévention compte.

Würth MODYF
Würth MODYF

Spécialiste des vêtements de travail et des chaussures de sécurité, les auteurs du blog Würth MODYF s’appuient sur l’expertise de toute une équipe d’expert dans leur domaine pour vous apporter des réponses concrètes à toutes vos interrogations.

S'abonner
Me notifier des
guest

0 Commentaires
plus de votes
plus récents plus anciens
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires