Travail en extérieur : comment éviter les coups de chaud ?

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Lorsque les températures grimpent, le travail en extérieur devient une véritable épreuve physique. Pour ceux qui exercent des métiers manuels — dans le bâtiment, les espaces verts, la voirie ou encore la logistique — la chaleur peut rapidement devenir dangereuse. Le coup de chaleur n’est pas une fatalité, mais une menace bien réelle, qui peut affecter rapidement un organisme mis à rude épreuve. Prévenir ces risques demande une approche globale, mêlant anticipation, adaptation du rythme de travail, bonne hydratation et choix d’équipements adaptés.

La chaleur, un risque professionnel souvent sous-estimé

Les fortes chaleurs altèrent les capacités physiques et cognitives. Lorsque le corps est exposé à des températures élevées, il mobilise une grande partie de son énergie pour maintenir une température interne stable. Ce processus naturel — la thermorégulation — peut se dérégler lorsque l’exposition est trop longue ou l’effort trop intense. Le cœur s’emballe, la sudation s’intensifie, et les réserves d’eau et de sels minéraux s’épuisent rapidement. Si ces pertes ne sont pas compensées, cela peut entraîner un épuisement, puis un coup de chaleur, situation d’urgence médicale potentiellement grave.

Le problème, c’est que ces signes ne sont pas toujours pris au sérieux. La sensation de soif, la fatigue inhabituelle ou les maux de tête sont parfois mis sur le compte d’une mauvaise nuit ou d’un repas trop léger. En réalité, ce sont souvent des signaux d’alerte qu’il faut apprendre à reconnaître et surtout, à ne pas ignorer.

Adapter sa journée dès les premières heures

Prévenir les coups de chaud commence bien avant de se rendre sur le chantier ou le site d’intervention. Il est essentiel de prendre connaissance des prévisions météo, notamment des alertes de vigilance ou d’épisodes caniculaires. Lorsqu’une vague de chaleur est annoncée, la journée de travail doit être repensée : certaines tâches peuvent être décalées, allégées ou même suspendues. Il ne s’agit pas de « ralentir » pour ralentir, mais d’éviter d’imposer au corps des efforts soutenus aux heures les plus chaudes, souvent entre 11 h et 16 h.

Ce travail d’anticipation passe aussi par l’alimentation et l’hydratation. Commencer la journée en ayant bien dormi, bien mangé, et en ayant bu suffisamment d’eau, donne au corps les moyens de mieux encaisser les variations thermiques. Une hydratation anticipée — dès le lever — prépare déjà l’organisme à évacuer la chaleur plus efficacement.

Au fil de la journée, chaque effort physique doit être dosé en fonction de la température ambiante. Lorsqu’il fait 30 °C à l’ombre, il peut faire facilement 45 °C en plein soleil, notamment sur les toitures, les terrasses ou les zones bitumées. Dans ces conditions, maintenir un rythme identique à celui d’un jour frais est irréaliste. Il faut revoir les cadences, introduire des pauses fréquentes et organiser le travail en rotation, notamment lorsque les tâches sont physiquement éprouvantes.

Ces pauses ne sont pas du « temps perdu ». Ce sont des instants essentiels pour faire redescendre la température corporelle, reposer les muscles, boire, se rafraîchir, et surtout prévenir la surchauffe. L’idéal est de prévoir des zones ombragées ou climatisées, où les travailleurs peuvent souffler quelques minutes, à intervalles réguliers.

Le rôle essentiel de l’hydratation

S’hydrater correctement ne consiste pas à boire beaucoup, mais à boire régulièrement, tout au long de la journée. L’objectif est de compenser les pertes dues à la transpiration, sans provoquer d’inconfort digestif. L’eau reste la boisson la plus adaptée, mais lorsqu’on transpire abondamment, il peut être utile d’alterner avec des boissons légèrement salées ou enrichies en minéraux.

Attendre d’avoir soif est une erreur courante. La sensation de soif apparaît quand le corps est déjà en déficit hydrique. Or, même une légère déshydratation affecte les réflexes, la concentration et la force musculaire. Sur un chantier ou un site industriel, cela peut multiplier les risques d’accidents.

Les vêtements de travail, un levier de prévention

Dans l’imaginaire collectif, s’alléger est synonyme de confort quand il fait chaud. Pourtant, le vêtement de travail joue un rôle clé dans la régulation thermique. Porter un pantalon léger et respirant ou une veste conçue pour évacuer la transpiration peut protéger du soleil tout en laissant le corps respirer. Les textiles techniques, les mailles ouvertes et les coupes ergonomiques permettent de limiter l’effet de serre tout en garantissant la sécurité.

Les vêtements clairs sont également recommandés, car ils réfléchissent mieux le rayonnement solaire. Les casquettes, les lunettes de protection teintées, et les accessoires réfrigérants (comme les tours de cou à gel) complètent utilement la panoplie estivale. Enfin, il ne faut pas négliger les chaussures : des modèles aérés, bien ventilés et dotés de doublures absorbantes améliorent significativement le confort thermique, même sur terrain chaud.

Reconnaître un début de malaise lié à la chaleur est fondamental. Une fatigue soudaine, des crampes, des étourdissements ou une sensation de tête lourde doivent alerter immédiatement. Dans le doute, il faut interrompre le travail, s’isoler dans un endroit frais et s’hydrater. Si les symptômes persistent ou s’aggravent (nausées, perte de coordination, peau sèche et chaude), il s’agit probablement d’un coup de chaleur. Dans ce cas, il est impératif d’appeler les secours, de refroidir activement la personne (avec de l’eau, des linges humides, en l’éventant) et de la surveiller jusqu’à l’arrivée des secours.

Un sujet à inscrire dans la culture de prévention

Enfin, la chaleur ne devrait pas être un sujet de gestion ponctuelle, mais une dimension intégrée à la politique de prévention de l’entreprise. Former les équipes, mettre en place des protocoles en cas de pic de chaleur, prévoir des aménagements logistiques (zones d’ombre, réserves d’eau, affichage des consignes) et inclure le risque « chaleur » dans le document unique sont autant d’actions concrètes qui renforcent la sécurité au quotidien.

Würth MODYF
Würth MODYF

Spécialiste des vêtements de travail et des chaussures de sécurité, les auteurs du blog Würth MODYF s’appuient sur l’expertise de toute une équipe d’expert dans leur domaine pour vous apporter des réponses concrètes à toutes vos interrogations.

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